
Non, l’Oracle de la Triade n’est pas un oracle antique (désolé pour la désillusion)
Vous pensiez tirer les cartes dans les pas d’une longue lignée de sages initiés, héritiers d’un savoir secret transmis depuis l’Égypte ou Babylone ?
Mauvaise pioche. L’Oracle de la Triade est un oracle, oui, mais pas vraiment du genre antique.
Pas de manuscrits oubliés, pas de tablettes d’argile, pas même une prophétie poussiéreuse à se mettre sous la dent. Ce jeu, pourtant drapé de symboles kabbalistiques et de références mystiques, a vu le jour dans les années 90. À une époque où les oracles reprennent du service, mais plutôt côté rayon ésotérisme que temple païen.
Allez, on remonte le fil de cet objet aussi mystérieux que… moderne.
Une création singulière dans un paysage ésotérique saturé
Au premier regard, l’Oracle de la Triade peut donner l’illusion d’un jeu comme un autre. Un oracle de plus, dans un marché qui en propose des centaines. Mais ici, on est loin de la production courante. Ce jeu-là ne vient pas surfer sur une tendance. Il n’a pas été conçu pour répondre à une demande du moment, ni pour séduire un public particulier. Il a été pensé. Construit. Et assumé dans sa complexité.
Son auteur, Dominike Duplaa, calligraphe, passionné de systèmes symboliques. Il ne s’est pas contenté d’assembler des idées : il a conçu un ensemble cohérent, dense, porté par une vision précise. L’Oracle de la Triade ne cherche pas à imiter un tarot, ni à simplifier le travail divinatoire. Il suit sa propre logique.
Créé dans les années 90, le jeu s’inscrit dans une époque où l’ésotérisme prend un nouveau virage. Les supports se multiplient, les esthétiques s’adoucissent, les discours se diluent. Celui-ci fait l’inverse. Il pose des bases solides, refuse le confort, et impose un cadre sérieux dès la première carte.
Dans un paysage saturé de jeux interchangeables, l’Oracle de la Triade se démarque d’une manière simple : il ne cherche pas à être accessible. Il cherche à être juste.
Un mélange d’influences qui ne cherche pas à plaire
On pourrait croire que l’Oracle de la Triade tente de ratisser large. Qu’il empile les symboles pour impressionner. En réalité, il fait tout l’inverse. Ce jeu pioche dans de nombreuses traditions — kabbale, astrologie, alchimie, mythologie grecque et égyptienne, numérologie, voire psychologie — mais sans jamais les diluer. Il ne simplifie rien. Il ne cherche pas à rendre tout ça “accessible”. Il assume.
Ce n’est pas un oracle pédagogique. Il ne prend pas le lecteur par la main. Il lui donne des clés, pas des explications. Les références sont là, en filigrane. Mais pour les saisir, il faut un minimum de culture, ou au moins une curiosité réelle. Sinon, on passe à côté.
Et c’est peut-être ce qui dérange. Ce jeu ne s’adresse pas à tout le monde. Il ne cherche pas à séduire. Il ne parle pas en slogans. Il parle en symboles. Et ceux qui attendent un message clair, lumineux, immédiat, risquent de le trouver froid, ou trop dense. Ce n’est pas une erreur de fabrication. C’est son intention.
Un graphisme tendu, sans promesse de douceur
À l’ouverture, rien ne saute aux yeux. Pas d’explosion visuelle, pas d’effet spectaculaire. Mais plus on regarde les cartes, plus une tension s’installe. Les illustrations sont nettes, détaillées, parfois dures. Aucun sourire, aucun apaisement dans le trait. Même les cartes dites « positives » ne jouent pas la carte de la légèreté. Ici, Naissance n’a rien d’un nouveau départ joyeux. Élévation ne monte pas vers une lumière dorée. Il se passe autre chose.
Le dessin est sobre, mais il griffe. Il ne caresse jamais. C’est un choix clair. Ce jeu ne cherche pas à créer du confort. Il ne propose pas un univers enrobé, ni un voyage sensoriel. Il installe une ambiance. Froide, symbolique, tendue. Et il vous laisse dedans.
On peut trouver ça sec. Ou précis. Mais ce n’est jamais flou.
• Temps de communication limité
• Peut impliquer un temps d'attente si l'expert est déjà en ligne
• Minutes de communication prélevées sur facture téléphonique
Un support divinatoire, mais pas seulement
L’Oracle de la Triade n’a pas été créé pour flatter. Il ne sert pas un message réconfortant, ni une promesse toute faite. Mais ça ne l’empêche pas d’être utilisé en voyance. Il dit ce qu’il a à dire. Et souvent, ça tombe juste.
Il parle d’un bloc. Parfois sans nuance. Une seule carte peut imposer un silence. D’autres nécessitent d’être lues en écho. C’est un jeu qui n’annonce pas, il alerte. Il ne déroule pas un avenir comme un film à venir. Il pointe ce qui est déjà là. Ce qui monte. Ce qui résiste. Ce qui est en train de se rejouer.
Il ne se limite pas au prédictif, mais il n’est pas non plus un simple support d’introspection. Il est entre. Il ne s’impose pas, il s’imprègne. Et il donne assez pour que chacun se positionne face à ce qu’il voit.
Un oracle qui ne s’explique pas facilement
Ce n’est pas un jeu qu’on ouvre pour faire un tirage en cinq minutes. Et encore moins un jeu qu’on “comprend” après trois cartes. L’Oracle de la Triade ne se livre pas comme ça.
Le livret, autant le dire, ne sert pas à grand-chose. Il donne deux, trois indications, pas plus. Certains mots sont calligraphiés. On s’y perd vite, et c’est probablement voulu. On est loin des oracles modernes qui expliquent tout, ligne par ligne.
Ici, il faut prendre le temps. Accepter de ne pas tout saisir. Faire des liens. Revenir en arrière. Croiser avec autre chose. Le jeu ne guide pas, il propose. Et soit on décide d’y aller, soit on passe à côté.
Ce n’est pas un jeu fermé. Mais il ne s’adresse pas à ceux qui veulent aller vite.
Mon avis sur l’Oracle de la Triade
C’est un jeu que je respecte, mais que je n’emploie pas à la légère.
L’Oracle de la Triade n’est pas là pour accompagner doucement. Il ne fait pas semblant d’être bienveillant. Son ambiance est tendue, parfois sèche, et même les cartes les plus “positives” gardent une forme de distance. Pas de lumière, pas de chaleur. Juste un mot, une image, un impact. Ça peut fonctionner, mais il faut savoir à quoi on a affaire.
Graphiquement, c’est propre, codé, maîtrisé. Trop peut-être. Il y a une froideur assumée dans la ligne. Et ça, selon le consultant, ça passe ou ça casse. Certains l’adorent pour ça. D’autres le lâchent au bout de trois tirages.
L’absence d’un livret complet pousse presque à aller acheter l’ouvrage dédié. Ce n’est pas un scandale en soi, mais ça dit quelque chose du jeu : il est pensé pour ceux qui veulent creuser. Ceux qui veulent comprendre. Pas ceux qui veulent juste “voir ce que les cartes disent”.
Je ne dirais pas qu’il est élitiste, mais il est clairement positionné. Ce n’est pas un oracle de débutant. Et ce n’est pas un oracle qu’on sort dans toutes les situations. Il peut être d’une justesse redoutable, mais il impose un ton. Si le tirage appelle de la douceur, ce n’est pas vers lui que je vais.
Il est à l’opposé d’un jeu comme le Tarot de Marseille, que tout le monde croit connaître, mais dont l’histoire, elle aussi, mérite d’être remise en perspective.
En consultation, il a sa place. Mais à condition de bien le connaître, et de savoir pourquoi on le choisit.