
Astromance : la Gen Z croit-elle plus à l’astrologie qu’aux applis de rencontre ?
Les astres plutôt que l’algorithme ?
Swipe à gauche, swipe à droite, “hey, ça va ?”, plus de réponse. Recommencer. Encore. Et encore. Bienvenue dans le cycle lunaire (ou plutôt lassant) du dating version appli. Sauf que voilà : entre deux échanges sans suite et trois emojis maladroits, une partie de la Gen Z semble lever la tête… vers les étoiles.
Et si l’amour ne se cachait pas dans un DM, mais dans un thème natal ?
Et si ce « truc bizarre » qu’elle ressentait en présence de ce Bélier ascendant Scorpion, ce n’était pas juste une vibe… mais une opposition planétaire ?
Pas si absurde. Car aujourd’hui, l’astrologie n’est plus une lubie réservée aux tantes mystiques ou aux fins de magazine. Elle est partout — surtout là où on parle d’émotions, de compatibilité, de sens. Et donc, forcément… dans l’amour.
On appelle ça l’astromance : ce moment où l’on regarde moins la photo de profil que le signe solaire, où l’on vérifie l’heure de naissance avant d’accepter un date, et où l’on se demande si Vénus rétrograde n’aurait pas saboté la dernière rencontre.
Faut-il en rire ? Pas ici. Car derrière les cristaux et les reels TikTok, il y a autre chose : un besoin très sérieux d’y croire à nouveau. De ressentir. D’écouter. De réenchanter le lien amoureux.
L’astromance, ce n’est pas un hashtag TikTok, c’est un retour aux fondamentaux
Non, l’astromance n’est pas née dans la chambre d’une ado qui a décidé d’associer son crush à Mercure. Et non, ce n’est pas non plus une trouvaille marketing venue tout droit d’une start-up cosmique. L’astromance, c’est ce vieux réflexe humain de regarder le ciel quand ce qui se passe ici-bas ne fait plus rêver.
Alors oui, le mot est récent. Mais ce qu’il désigne ne l’est pas. Depuis toujours, les astres accompagnent les histoires d’amour — parfois pour les bénir, parfois pour les secouer un peu (beaucoup). Ce n’est pas un hasard si, depuis des siècles, on parle de « bonne étoile », de « liaisons astrales », ou qu’on consulte son thème comme d’autres relisent de vieux textos.
Ce que la Gen Z a fait, c’est simplement remettre ça au goût du jour, avec des applis, des mèmes et un sens aigu de la mise en scène. Le thème astral devient une carte de visite, le signe solaire une info presque plus stratégique que la profession, et Vénus ? Vénus est la nouvelle coach love — bien plus fiable qu’un match glissé entre deux pubs.
On n’est pas dans un effet de mode. On est dans un retour au symbolique, au langage codé, à cette envie de sentir que les rencontres ont un sens. Même si ce sens vient d’un carré entre Mars et la Lune.
Le manifesting, ce bon vieux vœu remis à la mode
Il y a quelques années, on lançait une pièce dans une fontaine ou on faisait un vœu devant une étoile filante. Aujourd’hui, on note ce qu’on veut dans un carnet, on allume une bougie, on ferme les yeux et on appelle ça le « manifesting ». Nouveau nom, même besoin.
Ce que la génération actuelle fait, c’est remettre en forme quelque chose que les plus anciens n’ont jamais vraiment arrêté : appeler ce qu’on espère. Mettre une intention dans le vent. Pas en croisant les doigts — en y croyant pour de bon.
Certains écrivent la liste de leur partenaire idéal. D’autres posent une pierre sur leur table de nuit en pensant très fort à une rencontre douce, sincère, stable. Et d’une certaine manière, ils ont compris un truc essentiel : avant de chercher quelqu’un, encore faut-il savoir ce qu’on veut vivre.
Ce n’est pas de la magie pour ado romantique. C’est une manière d’orienter son attention, d’ouvrir l’espace intérieur. De dire « je suis prêt », sans avoir besoin d’un écran pour le faire savoir.
• Temps de communication limité
• Peut impliquer un temps d'attente si l'expert est déjà en ligne
• Minutes de communication prélevées sur facture téléphonique
Est-ce que ça fonctionne ? Quand c’est sincère, oui. Quand c’est creux ou fait pour faire comme tout le monde, non. Comme tout. Mais au fond, ce qu’ils cherchent, ce n’est pas une méthode. C’est une marge de liberté dans un monde qui décide trop souvent à leur place.
Ce que cherche vraiment la Gen Z : du lien, pas du spectacle
On les dit pressés, zappeurs, accros aux écrans. Mais quand on prend le temps de les écouter, on entend autre chose : un besoin de calme. De clarté. D’un amour qui ne soit pas juste une notification de plus.
Ils ne veulent pas collectionner les rencontres, ils veulent sentir quand c’est juste. Pas forcément spectaculaire. Pas forcément éternel. Mais vrai.
C’est peut-être pour ça que l’astrologie, le tarot ou le manifesting leur parlent autant. Ce ne sont pas des recettes miracles. Ce sont des outils pour mieux se comprendre, mieux sentir ce qui vibre (ou non) chez l’autre. Ce n’est pas une manière de prédire l’amour, c’est une façon de le préparer. De s’y rendre disponible.
Ils ne rejettent pas les applis. Ils s’en servent. Mais sans y croire aveuglément. Ils savent que derrière un « match », il n’y a souvent rien. Et que parfois, un silence en dit plus qu’une bio bien écrite. Alors ils cherchent ailleurs. En eux. Dans les signes. Dans les symboles.
Pas parce que c’est tendance. Parce qu’ils en ont besoin.
Entre business lunaire et vraie quête : remettre un peu d’ordre dans les étoiles
Dès qu’un courant touche juste, il y a ceux qui cherchent à comprendre… et ceux qui cherchent à vendre. L’astromance a droit au même traitement : bracelets censés attirer l’amour, bougies « alignées sur Vénus », rituels en kit livrés avec des slogans trop beaux pour être vrais. Tout y passe, jusqu’à perdre parfois le fil de ce qui compte vraiment.
Ce n’est pas nouveau. L’ésotérisme a toujours eu ses marchands de promesses. Ce qui change, c’est la vitesse à laquelle les choses circulent. Ce qui hier se transmettait avec prudence, aujourd’hui s’affiche, se vend, se « consomme » parfois comme une tendance de saison.
Mais derrière ces excès, il reste l’essentiel : le besoin sincère de sens, de lien, de repères. Et ça, personne ne l’invente. Le retour de l’astrologie dans la sphère amoureuse n’est pas une mode, c’est une réponse. À la lassitude, à la froideur des algorithmes, au vide des discours sans âme.
Alors oui, tout le monde ne sait pas faire la différence entre un rituel solide et une imitation à paillettes. C’est aussi pour ça qu’il est important de poser les choses. L’astromance n’est pas un gadget. C’est un chemin — et comme tous les chemins, il mérite d’être bien accompagné.
L’amour dans les étoiles, ou juste un peu plus haut que l’écran
L’astromance n’a pas pour ambition de remplacer les applis. Elle ne prétend pas non plus prédire le moment exact où la bonne personne va débarquer dans votre vie. Ce qu’elle fait, en revanche, c’est rouvrir un espace que beaucoup pensaient perdu : celui de l’écoute, du symbole, du rythme intérieur.
Ce retour de l’astrologie dans la vie sentimentale, certains le jugeront naïf, d’autres l’appelleront mode. Peu importe. Ce qui compte, c’est ce que chacun vient y chercher. Une grille de lecture plus fine. Un peu de verticalité dans un monde à plat. Et surtout, l’envie de ne pas laisser une machine décider seule de ce qui vibre entre deux personnes.
Car l’amour, le vrai, celui qui bouleverse, déplace, transforme, n’a jamais obéi à un algorithme. Il échappe. Il surprend. Il passe parfois par un signe, une phrase, une intuition. Ou une carte tirée au bon moment.
Et si les jeunes générations retournent vers les astres, ce n’est pas par caprice. C’est peut-être parce qu’au fond, elles ont compris qu’aimer, ce n’est pas consommer. C’est pressentir.