
Faut-il croire aux soins énergétiques ?
C’est un mot qu’on croise de plus en plus. Il revient dans les conversations, dans les salons bien-être, sur les sites de thérapeutes ou sur Instagram, parfois même dans la bouche de personnes qu’on n’imaginait pas très branchées énergie. “Soin énergétique”. Trois mots qui sonnent bien ensemble. Mais une fois qu’on les a entendus, on reste souvent avec une question : ça veut dire quoi, exactement ?
Parce que derrière le mot, il y a tout et son contraire. Pour certains, c’est une séance qui nettoie les émotions, réaligne les chakras, soulage les douleurs. Pour d’autres, c’est flou. On parle d’énergie, de blocages, d’aura… mais on ne sait pas toujours comment ça fonctionne. Ni pourquoi certaines personnes en ressortent chamboulées, et d’autres, pas du tout.
Alors faut-il “y croire” ? Est-ce que ça marche, est-ce que ça ne marche pas ? Est-ce que c’est un effet placebo, une histoire de ressenti, ou autre chose encore ?
On va poser les choses calmement. Pas pour trancher une vérité universelle. Juste pour faire un peu de tri, dans un domaine où les mots vont parfois plus vite que l’expérience.
Tout le monde parle des soins, mais qui sait vraiment ce qu’est un énergéticien ?
Un énergéticien, c’est quelqu’un qui travaille sur l’énergie. Voilà pour la base. Mais on ne va pas se mentir : ça ne veut pas dire grand-chose en soi.
Le mot est utilisé partout, sans véritable cadre. Il n’existe aucun diplôme officiel, aucun encadrement légal. On peut se présenter comme énergéticien sans avoir fait plus qu’un stage du week-end, ou une lecture de blog. Et forcément, ça n’aide pas à y voir clair.
Derrière ce même mot, on retrouve plusieurs approches :
- Le magnétisme, très présent en France, repose souvent sur un travail manuel (apposition des mains, souffle, passes magnétiques).
- Le Reiki, d’origine japonaise, suit une méthode plus structurée, avec des initiations et des symboles.
- D’autres inventent leur méthode, mêlant visualisation, pierres, respiration, ou ressentis personnels.
Il y a ceux qui posent les mains, ceux qui restent à distance, ceux qui utilisent la visualisation, la respiration, les pierres, les sons. Il n’y a pas de format unique, mais une intention commune : remettre du mouvement là où ça coince, là où quelque chose s’est bloqué sans qu’on sache vraiment pourquoi.
Un énergéticien ne soigne pas. Il ne remplace ni un médecin, ni un psy. Il ne pose pas de diagnostic. Ce qu’il propose, c’est un cadre. Un espace où l’on peut relâcher, relancer, alléger ce qui est devenu trop dense, trop plein, trop lourd.
Parfois, on en ressort vidé, parfois plus clair, parfois on ne sent rien sur le moment. Et il faut aussi pouvoir l’entendre.
Certaines personnes parlent d’un sentiment d’apaisement, d’un retour au calme, d’un mental moins bruyant. D’autres ne ressentent rien de notable. Et ce n’est pas un problème : chaque corps, chaque rythme, chaque moment est différent.
Ce n’est pas une solution miracle. Ce n’est pas non plus un gadget. C’est un appui possible, quand on sent que le corps, l’émotionnel ou l’esprit ont besoin d’un coup de souffle. Quand c’est bien fait, ça se sent. Pas toujours dans l’instant, mais parfois un peu plus tard, quand quelque chose en nous recommence à circuler.
Ce que les gens viennent chercher
Personne ne tape “énergéticien” dans un moteur de recherche juste pour se distraire.
Quand on cherche ce mot-là, c’est qu’on est déjà dans une phase où quelque chose bloque. Pas toujours un problème très visible. Parfois, c’est juste un trop-plein. Une sensation d’être saturé. D’être dedans sans y être.
Ceux qui consultent ne viennent pas tous pour la même raison, mais il y a un fond commun. Une fatigue qu’aucun examen ne détecte. Un mal de dos qui ne vient pas du dos. Un mental qui tourne trop vite, ou plus du tout.
Et surtout : cette impression que le problème n’est pas là où on pensait qu’il était.
• Temps de communication limité
• Peut impliquer un temps d'attente si l'expert est déjà en ligne
• Minutes de communication prélevées sur facture téléphonique
On ne vient pas forcément pour comprendre. On vient pour que ça bouge. Pour que quelque chose se décolle. On n’attend pas un discours, on attend un mieux. Et même si on ne sait pas exactement ce qu’on veut retrouver, on sait ce qu’on ne veut plus porter.
C’est souvent ça, la porte d’entrée. Ce “trop”. Trop lourd, trop tendu. Trop bloqué.
Et on espère que l’énergéticien saura repérer où ça coince, même si nous, on n’a pas les mots.
Est-ce que ça marche ?
Ça dépend ce qu’on entend par là.
Si on parle d’un effet immédiat, visible, garanti, alors non. Ce n’est pas comme ça que ça fonctionne.
Un soin énergétique, ce n’est pas une opération à cœur ouvert. Ce n’est pas un médicament. Il n’y a pas de promesse de résultat. Et pourtant, ça ne veut pas dire que rien ne se passe. Mais ce qui se passe, ce n’est pas toujours mesurable. Ce n’est pas toujours perceptible. Et ce n’est pas toujours clair non plus.
Il faut aussi dire une chose : tout dépend de la personne qui pratique.
Parce qu’on peut se dire énergéticien sans formation sérieuse, sans expérience, sans ancrage. Le mot n’est protégé par rien. Et dans un marché où tout le monde peut s’inventer une méthode, on trouve de tout. C’est là que la responsabilité change de main.
Parce qu’on ne peut pas toujours savoir qui est en face, il faut apprendre à se fier à quelque chose d’encore plus subtil : son propre ressenti. Pas celui qu’on a pendant la séance — celui qu’on a en arrivant, en écoutant, en observant.
Un praticien qui met à l’aise, qui reste clair sur ce qu’il propose, qui ne cherche pas à imposer une vérité ou à faire durer à tout prix : c’est souvent un bon signe.
À l’inverse, si vous vous sentez jugé, influencé, ou infantilisé — écoutez ça aussi.
Vous pouvez aussi vous poser quelques questions simples : Est-ce que je me sens écouté ? Est-ce qu’on respecte mes limites ? Est-ce que cette personne me parle avec clarté, sans me faire peur ni me promettre l’impossible ?
Parfois, ces indices suffisent à savoir si l’on est au bon endroit.
Il ne s’agit pas d’avoir peur, ni de tout remettre en question, mais de cultiver une forme douce de lucidité. Parce que le soin énergétique n’est pas là pour vous déposséder. Il est là pour vous remettre en lien avec ce que vous sentez, vraiment.
Est-ce que ça fonctionne vraiment ? Parfois, oui.
Mais il faut être au bon endroit, au bon moment, avec la bonne personne.
Et surtout, il ne faut pas y aller en pensant que ça va régler toute une vie en une heure.
Faut-il croire aux soins énergétiques ?
Ce n’est pas une question de croire. C’est une question de perception.
Croire, c’est mettre quelque chose à distance. C’est dire “je pense que”, sans être sûr. Mais ici, ce n’est pas de ça qu’il s’agit. Ce n’est pas une théorie. C’est un terrain.
Un soin énergétique ne demande pas qu’on adhère. Il ne réclame rien. Il propose.
Et parfois, on est disponible pour ça. Parfois non. Parfois, on croit être prêt, mais on cherche encore une preuve. Et d’autres fois, on ne comprend pas ce qui s’est passé, mais quelque chose a bougé.
Il faut arrêter de penser en termes d’efficacité ou de vérité.
Ce n’est pas un service à évaluer, ni une croyance à adopter.
C’est un rapport. À soi, à son état, à son moment.
Et comme tout rapport, il faut être là pour le vivre.
Pas pour y croire.