Tirage en croix : quand cinq cartes suffisent à comprendre une situation

Et si les cartes avaient déjà la réponse ?

Vous pensiez qu’il fallait être médium, chamane ou druide initié pour utiliser le tirage en croix ? Non. Avec cinq cartes, un jeu bien mélangé, un peu d’intuition (et un soupçon de bon sens), vous pouvez obtenir des réponses parfois plus limpides qu’un compte-rendu de psychanalyse. Rien de spectaculaire, mais souvent juste, profondément juste.

Le tirage en croix, c’est un pilier du Tarot de Marseille. Il ne prédit pas l’avenir comme on lit une météo à 10 jours, il vous parle du présent avec lucidité, du passé avec recul, et de ce qui pourrait venir si vous continuez sur la même voie. Et le tout sans juger , ce sont vos cartes, votre énergie, votre chemin.

Dans cet article, on ne va pas seulement vous expliquer comment faire un tirage en croix. On va vous montrer pourquoi il fonctionne, quand l’utiliser, comment l’interpréter, et surtout, comment l’écouter. Parce que oui, il y a écouter… et écouter.

Prêt à poser vos questions et à laisser parler les arcanes ? Allez, on y va.

Le tirage en croix : un classique qui en a dans le ventre

S’il fallait ne garder qu’un seul tirage dans toute la boîte à outils du Tarot de Marseille, beaucoup de praticiens choisiraient celui-là, sans hésiter. Pas parce qu’il est à la mode, ni parce qu’il impressionne (même si, soyons honnêtes, il a un certain charisme), mais parce qu’il fonctionne. Profondément.

Le tirage en croix, c’est un peu le couteau suisse de la cartomancie : compact, précis, et diablement efficace. En cinq cartes seulement, il vous permet de prendre du recul sur une situation, d’en comprendre les mécanismes invisibles, d’anticiper les mouvements à venir et , surtout , de replacer votre libre arbitre au centre du jeu.

On l’utilise pour faire un bilan clair, quand les pensées s’embrouillent ou que les émotions prennent trop de place. Il permet de sortir la tête du guidon, d’observer les choses avec hauteur, comme si le tarot vous disait : “Voilà ce que tu vis, voilà ce qui coince, et voilà comment ça peut évoluer. Tu en fais quoi, maintenant ?”

Simple ? Oui. Mais jamais simpliste. C’est justement ce qui le rend incontournable. Ce tirage ne cherche pas à briller, il cherche à révéler.

Et entre nous, il est aussi redoutablement utile quand on veut une réponse qui va au fond, sans tourner autour du pot , que ce soit pour comprendre une situation pro qui s’enlise, une dynamique amoureuse floue, ou ce fameux “je sens qu’un truc cloche, mais je sais pas quoi”.

Matériel requis (et ambiance de rigueur)

On vous arrête tout de suite : non, vous n’avez pas besoin d’un autel sacré, de dix cristaux alignés selon les points cardinaux et d’un gong tibétain pour faire un bon tirage. Mais il y a quand même deux ou trois basiques à ne pas négliger.

D’abord, le jeu. Et pas n’importe lequel. Le tirage en croix se pratique avec le Tarot de Marseille, point. Pas un oracle illustré façon aquarelle de licorne, pas un tarot new age au look cosmique , non, ici, on revient aux sources. Les 22 arcanes majeurs du Marseille, dans leur version classique, sont les mieux adaptés à ce tirage précis. C’est avec eux que la structure fonctionne, que les positions prennent sens, et que la lecture s’affine. Un jeu ancien, aux origines moins marseillaises qu’on le croit – on en parle en détail dans cet article.

Ensuite, l’ambiance. Là, pas de recette unique, mais une intention claire : créer un espace où vous pouvez vous recentrer. Que ce soit à la lumière d’une bougie, dans un coin de votre salon ou avec un fond sonore doux, peu importe. Le but, c’est d’être là, présent, connecté à votre question. C’est cette disposition intérieure , pas la déco , qui va ouvrir le dialogue avec les cartes.

Rien de spectaculaire, donc. Juste un jeu bien choisi, un moment calme, et vous. Ça suffit largement à faire parler le tarot.

Mise en place du tirage : on étale les cartes, pas ses problèmes

Cinq cartes. Pas une de plus, pas une de moins. Le tirage en croix suit une structure simple, précise, et ce sont justement ces contours clairs qui lui permettent de tout dire, ou presque. Avant de commencer, un seul mot d’ordre : prendre son temps.

Commencez par mélanger les arcanes majeurs. Laissez votre question s’installer. Elle n’a pas besoin d’être criée , elle doit simplement être présente. Certains tirent les cartes directement du paquet, d’autres préfèrent les étaler et les choisir à l’intuition. Les deux options sont possibles. Ce qui compte ici, ce n’est pas la méthode, mais le lien que vous créez avec le jeu.

Une fois les cinq cartes sélectionnées, placez-les selon le schéma classique du tirage en croix :

• La première carte, à gauche.
• La deuxième, à droite.
• La troisième, en haut.
• La quatrième, en bas.
• La cinquième, au centre.

Ce dessin, sobre en apparence, repose sur un équilibre symbolique. Chaque position parle d’un aspect précis de la situation : ce qui est là, ce qui bloque, ce qui évolue, ce qui se profile. Et au centre, une carte pivot. Celle qui rassemble, qui synthétise, qui vous invite à voir plus loin.

Ce n’est pas une mise en scène. C’est une grille de lecture. Un cadre dans lequel les cartes peuvent prendre la parole , et vous, entendre ce qu’elles ont à dire.

Lecture carte par carte : le feuilleton en 5 épisodes

Une fois les cartes posées, le tirage prend forme. Il ne s’agit plus d’un simple jeu étalé sur la table, mais d’un message structuré, en cinq temps. Chaque carte occupe une place bien précise, et c’est cette place qui détermine sa lecture. Ni plus, ni moins.

Carte 1 : la situation actuelle

Voici le décor.
La première carte, placée à gauche, représente l’état des lieux. Elle montre dans quelle énergie vous vous trouvez au moment du tirage. Cela peut être une dynamique intérieure, un contexte relationnel, un événement marquant ou une tension à l’œuvre.
C’est le point de départ, celui à partir duquel tout le reste s’articule. Elle peut parler de vous, ou de ce que vous traversez. Dans tous les cas, elle donne le ton.

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Carte 2 : les blocages ou les leviers

Ce qui freine , ou ce qui soutient.
Placée à droite, cette carte met en lumière les obstacles possibles. Un frein, une peur, une croyance limitante, parfois un comportement inconscient. Mais ce n’est pas toujours un mur. Parfois, c’est une aide insoupçonnée, une ressource à activer, un appui discret.
Elle parle autant de ce qui coince que de ce qui pourrait vous faire avancer. C’est la carte de la tension.

Carte 3 : l’évolution à venir

Ce qui se prépare.
Installée en haut, cette carte annonce la tendance. Elle montre ce qui est en train de bouger, ce qui se met en place autour de vous. Il ne s’agit pas encore d’un résultat, mais d’un mouvement. Une opportunité, une transition, un virage à venir.
C’est le prochain chapitre, celui qui commence à s’écrire.

Carte 4 : la réponse

Ce que les cartes vous proposent.
En bas du tirage, cette carte fait figure de réponse. Pas une vérité absolue, mais une orientation. Elle éclaire ce que vous pouvez attendre si les choses suivent leur cours actuel , ou ce que vous pouvez provoquer, si vous décidez d’agir.
C’est une suggestion du tarot, une direction, jamais une obligation.

Carte 5 : la synthèse

Le cœur du tirage.
Placée au centre, elle relie toutes les autres. Elle fait le lien, trace la ligne sous le tout. Elle peut confirmer, nuancer, recentrer. Parfois, elle résume. D’autres fois, elle surprend. Mais toujours, elle ramène l’ensemble à une lecture claire, cohérente, compréhensible.
C’est souvent dans cette carte que se cache le sens profond du tirage.

Lire les cartes, c’est entrer dans un dialogue. Et dans un tirage en croix, ce dialogue suit une logique, une respiration. Chaque position a sa voix, et l’ensemble compose une réponse bien plus riche que la somme de ses parties.

Exemples concrets : quand Le Diable vous dit que c’est vous le problème

On peut lire des pages sur le tirage en croix, apprendre chaque position par cœur, mémoriser le sens de chaque arcane… Et puis, au moment du tirage, se retrouver face à cinq cartes posées là, qui vous regardent, et ne rien comprendre. C’est normal. Parce que le tarot ne parle pas avec des mots tout faits. Il raconte une histoire, et cette histoire demande à être écoutée dans le bon ordre, avec le bon recul.

Prenons un exemple simple : une personne vient consulter à propos d’une situation amoureuse floue. Elle veut savoir si cela vaut la peine de continuer à espérer, ou s’il est temps de tourner la page.

• Carte 1 (situation actuelle) : La Lune. Instabilité, confusion, émotions en tension. Rien n’est clair, et la personne le sent.
• Carte 2 (obstacle ou levier) : Le Diable. Dépendance, attachement excessif, illusions. Ici, le tarot met le doigt là où ça pique : ce n’est pas l’autre qui empêche la clarté, c’est l’attachement à ce qui fait mal.
• Carte 3 (évolution) : La Maison Dieu. Rupture d’un schéma, révélation, libération par le choc. Il est probable qu’un événement vienne bouleverser la situation. Et ce n’est pas forcément négatif.
• Carte 4 (réponse) : Le Jugement. Une prise de conscience, une vérité qui émerge. La carte de l’appel intérieur. Il est temps de se réveiller, de voir les choses en face.
• Carte 5 (synthèse) : La Force. La capacité de traverser tout cela existe déjà. Elle est là. Et c’est en reprenant la main sur ses émotions que la personne peut sortir de cette impasse.

Le tarot ne dit pas : “Pars.” Il dit : “Regarde ce que tu vis. Et regarde ce que tu peux en faire.”

Autre exemple, côté professionnel cette fois. Quelqu’un sent que sa place ne lui convient plus, mais ne sait pas quoi changer.

• Le Pendu en carte 1 : blocage, sentiment d’impuissance.
• Le Mat en carte 2 : peur du vide, de perdre ses repères, mais aussi envie de nouveauté.
• Le Soleil en carte 3 : une rencontre ou un soutien arrive.
• La Roue de Fortune en carte 4 : mouvement, changement de cycle, opportunité.
• Le Monde en synthèse : épanouissement, accomplissement, si on ose.

Ici, le tarot trace un chemin. Pas une fuite, mais une transition à construire. Un passage, pas un saut dans le vide.

Ces exemples montrent que le tirage en croix ne juge pas. Il révèle des dynamiques, des blocages, des pistes. Il ne fait pas les choix à votre place, mais il vous donne les éléments pour décider en conscience.

Les pièges à éviter (et comment ne pas tricher avec soi-même)

Le tirage en croix est un outil structuré, clair, parfois même percutant. Mais comme tout outil, il peut perdre de sa justesse si on le manipule dans la précipitation ou avec des attentes trop figées. Le tarot parle vrai, mais encore faut-il lui laisser la place de le faire.

➤ Reposer la même question, encore et encore

C’est l’un des pièges les plus courants : tirer, être déçu, tirer à nouveau, espérer une autre réponse… Résultat ? Le jeu finit par se brouiller. À force de vouloir forcer une vérité qui nous arrange, on passe à côté de celle qui est là. Le tarot n’est pas un distributeur de confort. Il est un miroir. Et parfois, ce que l’on voit demande un peu de temps pour être accueilli.

➤ Tirer dans un état d’agitation

Un tirage fait dans l’urgence, le stress ou la nervosité a toutes les chances de ne rien dire de très clair. Non pas parce que les cartes se “trompent”, mais parce que l’on n’est pas en état d’écouter. Avant de tirer, mieux vaut respirer, se recentrer, faire un pas de côté. Le tarot, ce n’est pas un réflexe , c’est un espace.

➤ Vouloir une réponse immédiate à tout prix

Le tarot ne donne pas toujours une réponse nette en une phrase. Parfois, il suggère. Parfois, il éclaire un processus plutôt qu’un résultat. Et c’est là toute sa richesse. Le tirage en croix n’est pas un oracle binaire. Il offre une lecture globale, pas un verdict. Et cette lecture demande à être intégrée. Notée. Relue. Mûrie.

Tenir un carnet de tirage peut aider. Écrire ce qu’on a tiré, ce qu’on a compris sur le moment, et y revenir quelques jours plus tard. On est souvent surpris de voir à quel point les cartes parlaient juste, même quand on ne voulait pas l’entendre.

En clair : le tarot est un partenaire. Pas un faiseur de miracles. Et c’est dans ce respect-là que sa puissance opère.

Un tirage simple, qui pose les choses

Le tirage en croix n’a rien d’un tour de passe-passe. Il n’est pas là pour faire joli, ni pour répondre à la place de qui que ce soit. Il sert à prendre du recul, à voir plus clair dans une situation, à remettre les éléments à leur juste place. Cinq cartes, pas une de plus. Une structure, un rythme, et souvent, une vérité qu’on connaissait déjà, mais qu’on n’arrivait plus à entendre.

Chez KLD, c’est un tirage que nous utilisons régulièrement en consultation. Il permet d’aller à l’essentiel sans tourner autour, de mettre en lumière ce qui demande à l’être, et surtout, de le faire avec précision.

Si vous souhaitez être accompagné dans cette lecture , ou poser une question qui mérite un vrai éclairage , nos voyants sont là pour ça.