Le Tarot Rider-Waite : un British dans le monde du Tarot !

Vous pensiez que le tarot, c’était forcément le Marseille ? Attendez de voir le Rider-Waite

Non, tous les tarots ne se ressemblent pas (et c’est tant mieux)

Vous pensiez que tous les tarots sortaient du même chaudron ésotérique ? Genre une poignée d’arcanes majeurs, trois bâtons mal dessinés, deux coupes et une lune qui tire la tronche ? Eh bien, surprise : il existe un tarot qui a osé casser les codes. Un vrai rebelle, version thé et chapeau melon.
Son nom ? Rider-Waite.

Ici, pas de symboles à décrypter : chaque carte vous raconte une scène. C’est direct, expressif. Ce jeu-là parle en images, raconte des scènes, met des personnages en mouvement. On dirait presque un story-board de série Netflix, version ésotérique.

Alors si vous en avez marre des tarots qui vous regardent de haut avec leur air médiéval, restez là. On va vous présenter le tarot qui a démocratisé l’intuition, remis du cœur dans les lames, et offert une vraie place à une femme géniale qu’on avait un peu trop oubliée.

2. La dream team de 1909 : Waite, Smith, Rider… et une révolution en images

Imaginez la scène : Londres, début du XXe siècle. Une ambiance à la Sherlock Holmes, des salons feutrés où on parle d’anges, de kabbale et de réincarnation entre deux tasses de thé.
C’est là qu’un monsieur très sérieux, Arthur Edward Waite, décide qu’il est temps de créer un tarot pour les gens un peu trop vivants pour les grimoires.

Waite, c’est le genre de type qui prend les symboles très au sérieux. Membre de la Golden Dawn (une société secrète pas si secrète que ça), il veut un tarot qui parle à l’âme, pas juste à l’intellect. Sauf qu’il ne sait pas dessiner.
Du coup, il fait appel à une illustratrice de talent : Pamela Colman Smith. Une femme libre, afro-jamaïcaine, artiste jusqu’au bout des ongles, passionnée par les contes, le théâtre et les couleurs vives. Autant dire : l’antithèse du vieux mage barbu.

C’est elle qui donne vie aux 78 cartes. C’est elle qui invente des scènes pleines d’émotion, même pour les arcanes mineures — un exploit total à l’époque.
Et pourtant… on colle toujours le nom de Rider-Waite sur le paquet.
Spoiler : Rider, c’était juste l’éditeur. Même pas ésotériste. Juste imprimeur.
On vous laisse méditer là-dessus.

3. Ce que ce tarot change vraiment (et pourquoi ça a secoué la Tarologie)

Ce jeu, c’est pas juste un jeu : c’est un séisme artistique dans le monde du tarot. Avant lui, les arcanes mineures, c’était un peu le coin des oubliés — quatre épées alignées, cinq coupes posées là, comme des indices dans une énigme à décrypter. Rien de faux, bien sûr, mais il fallait un esprit bien formé pour y lire quelque chose de clair.

Et puis, Pamela Colman Smith est arrivée avec son pinceau, et elle a tout fait parler. Dans le Rider-Waite, chaque carte devient une scène vivante. Un mec qui lutte, une femme qui espère, un autre qui regarde ce qu’il a perdu, ou ce qu’il lui reste. Le tarot devient une narration. On lit avec les yeux, mais surtout avec le cœur.

C’est là que le changement est radical : ce jeu ne remplace pas l’intuition, il l’invite. Il ne demande pas des diplômes en ésotérisme, il tend la main à toute personne qui ressent. Et c’est ce qui le rend encore aujourd’hui si puissant, si utilisé, si aimé.

4. Le style Rider-Waite : un théâtre symbolique en 78 cartes

Quand on ouvre un jeu Rider-Waite, ce n’est pas juste un paquet de cartes. C’est une petite troupe de personnages en pleine action. Ça parle, ça vit, ça vibre.

Prenez Le Mat : il avance sans regarder où il met les pieds, mais avec une foi absolue dans l’instant. Pas insouciant — confiant. Une vraie leçon de lâcher-prise.

Le 3 d’Épées ? Un grand classique. Le cœur transpercé. Une carte qui pique, mais qui dit vrai. Ce moment qu’on traverse tous où ça serre, mais où ça libère aussi.
Et puis il y a Le Soleil, qui ne philosophe pas : il rayonne. Il vous regarde et vous dit, simplement, “Tu es exactement là où tu dois être.”

Ce tarot, c’est une galerie d’émotions. Un miroir sans filtre. Un théâtre sacré où chaque carte est un rôle qu’on a déjà joué ou qu’on s’apprête à jouer. Et c’est peut-être pour ça qu’il touche autant de monde : parce qu’il parle une langue qu’on connaît tous, même sans l’avoir apprise.

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5. Pourquoi ce tarot cartonne encore (et pas qu’en Angleterre)

On aurait pu croire que ce tarot allait rester une curiosité d’initiés, un petit bijou pour les amateurs d’occultisme en tweed. Et pourtant… le Rider-Waite a conquis le monde, sans forcer, juste avec ses images qui parlent à tout le monde.

C’est simple : c’est aujourd’hui le tarot le plus utilisé au monde. De Londres à Los Angeles, de Tokyo à Toulouse, on le retrouve dans les tirages pro, les livres de développement personnel, les comptes Instagram de sorcières modernes et les tiroirs de gens qui ont juste “essayé un jour… pour voir”. Et souvent, ils ne l’ont jamais quitté.

Pourquoi ça marche ? Parce qu’il ne fait pas peur. Il ne juge pas. Il ne prétend pas être réservé à une élite ésotérique. Il vous regarde droit dans les yeux et vous dit :

“Tu veux comprendre ce que tu traverses ? T’as déjà tout en toi. Je suis juste là pour t’aider à le voir.”

Et il le fait bien. Très bien, même.

6. Rider vs Marseille : le match (sans mauvaise foi, promis)

On va pas mentir : chez les amateurs de tarot, la question revient souvent comme un refrain planétaire — « Tu tires avec le Marseille ou le Rider ? »
Alors, au lieu de trancher, on va comparer. Mais façon KLD, hein. Sans drama, sans snobisme.

Le Tarot de Marseille, c’est le patriarche. Classique, symbolique, enraciné. Il vous regarde dans le silence, et vous demande de venir à lui. Il ne livre rien gratuitement. Il veut qu’on l’apprenne, qu’on l’honore, qu’on le comprenne en profondeur. Et il a bien raison.

Le Rider-Waite, lui, c’est le cousin british à l’énergie douce mais affirmée. Il n’a pas moins de sagesse, il la transmet juste autrement. Plus visuelle, plus intuitive. Il vous chuchote :

“Regarde cette scène, ce mouvement, ce détail. Qu’est-ce que ça te dit, à toi ?”

Deux visions. Deux styles. Aucun meilleur que l’autre.
Le Marseille, c’est la philosophie. Le Rider, c’est la poésie.
Et entre les deux ? On peut très bien avoir les deux dans sa bibliothèque. C’est même recommandé.

Un tarot clair, franc

Le Tarot Rider-Waite n’est peut-être pas le plus ancien, mais il a su faire ce que peu d’autres ont osé : rendre le tarot lisible, vivant, et universel. Il a pris les symboles, les a posés dans des scènes, et il a dit : “Voilà. Maintenant, tu peux vraiment voir.”

Pas besoin d’initiation obscure ou de parler le latin pour que ça parle. Et c’est peut-être pour ça qu’il continue de séduire : parce qu’il ne complique pas pour impressionner. Il montre. Il suggère. Il invite à ressentir.

Est-ce qu’il remplace le Tarot de Marseille ? Non. Il fait autrement. Et c’est très bien comme ça.

Finalement, ce n’est pas une question de choisir son camp.
C’est une question de langage intérieur. Certains voient mieux avec des symboles. D’autres, avec des images. L’essentiel, c’est de trouver celui qui vous fait signe.

Et si c’est le Rider-Waite qui vous appelle, vous savez maintenant d’où il vient… et pourquoi il mérite sa place sur votre table.